Bonjour à tous,
Laissons de côté, si vous le voulez bien, la quête effrénée du déphaseur théoriquement parfait, pour expliquer le fonctionnement logique du très sympathique déphaseur de Schmitt (appellation commune), tel qu’il fut utilisé dans les plus prestigieuses réalisations Hi-Fi à tubes de ces dernières décennies.
Comme tant d’autres avant moi (en fait, absolument tous les grands auteurs et professeurs de l’époque…sans exception !), dont je ne fais que reprendre les analyses, je vais exposer le plus clairement possible, le fonctionnement de ce déphaseur équipé d’une ECC83 (12AX7), chargée par 2 x 100k, avec une résistance commune de cathode de 68k, valeurs très courantes préconisées par PHILIPS :
Tout d’abord, 2 formules mathématiques simples, donnant le même résultat en ce qui concerne le DESEQUILIBRE inévitable lorsque Rp1 = Rp2 (même si ce déséquilibre peut être réduit au minimum) :
- Formule de Jacques RIETHMULLER :
V1/V2 = Rp1/Rp2 + Rp1/Rp2 x ( 1/S2 x Rk) + Rp1/Rk x (1/µ2)
V1/V2 = 100/100 + 100/100 x (1/1,6 x 68) + 100/68 x (1/100) = 1 + 0,0092 + 0,0147 = 1,02 (soit 2% et V1 > V2)
- Formule de Raymond BRAULT :
Rp1/Rp2 = Rk (1+µ2)/Rk (1+µ2) + Rp2 + Ri
Rp1/Rp2 = 68 (1+100)/68 (1+100) + 100 + 60 = 6868/6868 + 160 = 0,98 (soit 2% et Rp1 < Rp2)
Ce déséquilibre structurel (Rp2 et Ri ne pouvant être nuls), permet justement le fonctionnement du tube n°2.
En effet, si l’équilibre des courants déphasés parcourant les deux tubes, était parfait, AUCUNE tension BF n’existerait plus sur les cathodes et la seconde triode ayant sa grille à la masse, ne serait plus excitée et ne délivrerait donc plus aucune tension BF sur sa plaque. Ce qui n’est pas la cas, heureusement !
D’ailleurs, il est très facile de vérifier l’exactitude de ces formules et de ces déséquilibres, en pratiquant quelques mesures réelles sur ce type de déphaseur (voir mes précédentes interventions, avec une ECC81).
Et Mr Raymond BRAULT lui-même, ne prétendait pas le contraire, lorsqu’il m’écrivait personnellement, le 16 février 1986 :
<< Le déphaseur de Schmitt n’est autre qu’un différentiel. Il serait souhaitable que la résistance commune de cathodes des tubes du déphaseur, soit très grande ; la commande du tube non attaqué par le signal exige une certaine variation de tension qui est égale au produit de la résistance de cathode par la différence des courants dans les deux tubes. Si la résistance est très grande, la différence entre les courants peut être très petite, donc la symétrie du déphaseur, presque parfaite. Mais cette résistance créerait une chute de tension énorme. La solution est un générateur de courant, remplaçant cette grande résistance idéale. Mais c’est difficile avec des tubes et vous pourriez mettre, par exemple, un générateur de courant à transistor dans votre déphaseur. (voir votre schéma retouché avec un BC107)>>
Amitiés à tous
Jean-Pierre
P.S: j’interviendrai un peu plus tard, au sujet du déphaseur LOYEZ et de l’ampli de Yves07 (j’allais taper 007 !)