Bonjour à tous,
Pour la 101ème et dernière fois, je remets mon ouvrage sur le métier !
Tout d’abord, il ne faut pas tout mélanger :
Un étage à tube, qui est destiné à osciller, détecter, amplifier ou déphaser, a besoin de potentiels et de polarisations fixes.
L’on trouve généralement une anode très positive, un écran qui l’est moins (sauf tubes de puissance), une grille plus ou moins négative par rapport à la cathode ou une cathode plus ou moins positive par rapport à la grille. Ces potentiels, issus de courants continus, représentent une référence stable, autour de laquelle des tensions alternatives vont être appliquées (ou vont en résulter) afin d’être détectées, amplifiées ou déphasées.
Il y a donc concomitamment dans chaque étage, des tensions continues et des tensions alternatives (HF ou BF) superposées mais bien distinctes.
En Basse Fréquence (de 20Hz à 20kHz environ), il est d’usage d’utiliser des tensions sinusoïdales pour procéder à des mesures, bien que les signaux réels (parole ou musique), en soient bien éloignés. Ces tensions alternatives sont souvent désignées sous des vocables différents, à l’origine de bien des méprises :
- sinusoïdales, quand il s’agira de mesures
- variables, quand il s’agira de sons
Le terme variable est donc « cousin » du terme sinusoïdal, mais opposé au terme continu.
Ce qui est variable (ou sinusoïdal), n’est donc pas continu.
Pour en revenir au déphaseur de SCHMITT, il convient de bien distinguer d’une part, les courants continus traversant les deux triodes et s’additionnant dans la résistance commune de cathode, générant une tension cathodique stable et, d’autre part, les courants variables (ou sinusoïdaux) traversant ces mêmes tubes, mais qui sont de phases opposées. Ces signaux alternatifs BF (variables ou sinusoïdaux) s’annuleraient dans la Rk commune s’ils étaient parfaitement égaux en valeur absolue et la triode n°2 ne recevant aucune excitation sur son entrée, ne délivrerait aucun signal alternatif sur sa sortie. Or, il existe bien des tensions alternatives sur chaque sortie…
C’est la raison pour laquelle ce déphaseur, excellent par ailleurs, ne peut être parfaitement symétrique et nécessite des charges d’anodes légèrement différentes si l’on tient absolument à obtenir des tensions alternatives de sortie toujours égales entr’elles, mais déphasées de 180°.
Mais vous n’êtes pas obligés de me croire !
Sachez seulement que tout cela a été publié depuis longtemps, par nos plus grands ingénieurs de la belle époque du tube, avec la plus grande unanimité, à savoir :
- Raymond BRAULT (Basse fréquence et Haute-Fidélité)(quelques coquilles, mais incontournable)
- Lucien CHRETIEN (Les secrets de la FM + nombreux articles) Le GRAND MAITRE
- Jacques RIETHMULLER (Pratique de la Haute-Fidélité)
- G. THALMANN (Cours de Radioélectricité) Une base inébranlable
- Roger CRESPIN (Mémentos TUNGSRAM) La classe
- Philippe RAMAIN (Amplificateurs BF de qualité)
- René BESSON (Amplificateurs BF)
- Jean PAGET (Un déphaseur…persque parfait)
- Jacques LIGNON (Un nouvel étage déphaseur)
- Norman CROWHURST (Understanding Hi-Fi circuits)
- Et réaffirmé dans de nombreuses rééditions…
A bientôt sur d’autres fils
Amitiés à tous
Jean-Pierre
P.S: il est dommage que Roger Ch. HOUZE, élève puis adjoint de Lucien CHRETIEN, lui-même grand chercheur et enseignant, ne participe pas à nos forums.