Charlestine cesse son activité

La vente d’une société est rarement d’une transparence totale, le cédant connaissant parfaitement son marché essayant souvent d’escroquer l’acheteur un peu naïf, qui lui souvent ignore les spécificité de la niche de l’entreprise et les détails locaux.

Les bilans comptables sont souvent orientés depuis plusieurs années (3-4) pour présenter l’entreprise comme à fort potentiel, même si c’est une coquille totalement vide.

Un carnet de commandes de 600 poste par an, c’est énormément de boulot,
déjà trouver 600 (ou un peu plus) postes en à peu près bon état restaurables pour être vendus est un sacré travail.

Ces 600 achats annuels de vieux postes pour être « modernisés » ou « massacrés » , s’ils sont comptabilisés dans l’observatoire des prix doivent sacrement fausser les moyennes de prix.

A l’autre bout, c’est aussi une moyenne de 3 ventes par jour et au prix ou ils sont vendus, il faut les trouver les clients.
Moins facile à vendre que du bon pain.

Que l’on aime ou pas, j’ai un peu de mal à croire qu’il y a un marché aussi important.

C’est assez facile pour créer une entreprise, il suffit de surfer au début de la création avec les aides et les soutiens locaux.

Passer le cap de 3 ans d’existence est déjà plus compliqué en cherchant simplement à arriver à un simple équilibre économique et en arrivant à payer toutes les charges et remboursements d’emprunts.

Passer le deuxième cap de 6 ou 7 ans en arrivant simplement à en vivre est une autre affaire.

Concernant le problème d’impôt, en comptabilité comme en fiscalité, on raisonne sur les achats consommés lors de l’exercice et la production de l’exercice. Ainsi, si vous achetez pour 100000 € de marchandises et que ces marchandises sont toujours en stock. Vous n’aurez pas de produit et vos achats consommés (achat : 100000 ; variation de stock : - 100000) sont de zéro. In fine pas d’impôt.

En revanche, dans l’exemple, au niveau de l’analyse financière, votre besoin en fonds de roulement augmente de 100000. Or, les banquiers aiment cette formule :

Trésorerie = Fonds de Roulement - Besoin en Fonds de Roulement

C’est pourquoi, pour améliorer la trésorerie, on achète et on règle les fournisseurs après l’inventaire et on encaisse les règlement des clients avant l’inventaire afin que la photographie (bilan) soit plus jolie.

Par ailleurs, j’apprécie beaucoup l’analyse fort claire et détaillée de Guy. Beaucoup mieux que je n’aurais pu faire moi-même. Le probléme, c’est que beaucoup confondent fiscalité et comptabilité, malgré quelques points communs… D’autres confondent bénéfice et chiffre d’affaires.Dans les deux cas, c’est casse-gueule !!

C’est bien vrai !! HI !

Votre analyse est parfaite et très juste.

Si l’on regarde le prix d’achat du poste (quelques dizaines d’euros) et le prix du module chinois (10 euros et je reste large sans même parler des quantités achetées).
Le prix de vente est de plusieurs centaines d’euros. Lorsque vous faite le bilan, les entrées sont bien plus importantes que les sorties si la société est correctement gérée (je sais qu’il faut intégrer les salaires, les locaux, le matériel, etc…). Mais bon, je pense pas que les frais généraux soient exceptionnels pour transformer 2 postes par jour… Il s’agit plutôt d’une micro entreprise dans un garage ou un sous-sol…
Après comme le dit si bien Guy, il faut trouver autant de clients que de postes produits… Et cela reste une autre affaire et je suis en phase avec Guy…

Vendre une société qui ne fait pas de bénéfice reste délicat (déficitaire), cela veut dire qu’elle perd de l’argent si le bilan n’est pas à l’équilibre.
Cela peut provenir d’un cout de production trop élevé (cela peut être trop de personnel, trop de dépenses, prix de vente trop bas, etc… ou aussi que la société n’a pas assez de commandes, ou pas assez de vente.
Pour le reste, les sociétés se vendent en fonction de leur chiffre d’affaire (rentrées annuelles) mais aussi en fonction de leur bilan (excédentaire si bénéfice, déficitaire si perte)

Pour bien analyser une telle situation, Je suis d’accord avec vous, il faut avoir tous les chiffres (chiffre d’affaire, bilans etc…) et même regarder la comptabilité dans le détail que vous expliquez très bien (entrées, sorties) et à quel moment sont faites les opérations…
Vous en expliquez parfaitement quelques subtilités…Toute la fiscalité fonctionne ainsi mais malgré cela, quand vous gagnez, vous payez…
Je sais déjà que vous allez me dire qu’il y a pleins de moyens d’éviter de faire des bénéfices pour ne pas payer d’impôts sur ceux ci en investissant dans la société (véhicules, matériels, locaux, etc…)
Malgré cela, tout à une incidence dans le fonctionnement d’une société. C’est beaucoup plus complexe que l’on peut imaginer et je suis parfaitement d’accord avec vous.
Comme l’explique aussi Guy, il y a les subtilités des premières années avec des exonérations ou du décalage dans certaines sorties d’argent.

Pour en revenir aux stocks, une petite anecdote, j’ai un ami artisan qui a pris sa retraite il y a quelques années et je peux vous dire qu’il s’est arraché les cheveux quand il a du faire l’inventaire de ses montagnes de stock de produits (invendables pour beaucoup) pour clôturer les comptes de son entreprise.

Pour un salarié, c’est très simple, tu organises ton pot de départ et tu te retrouves retraité le lendemain.
Et en plus, souvent, tu as une prime de départ en retraite. Elle est pas belle la vie.

Je confirme, pour un Artisan ou un patron de PME et bien ceci avant le jour de départ en retraite, il faut vraiment anticiper les choses, pour éviter de se trouver dans une situation inextricable, voir ne pas pouvoir partir à la retraite pour des raisons fiscales.

Le stock accumulé pendant des années doit correspondre à sa valeur marchande, c’est à dire la valeur ou il devrait pouvoir être vendu à un repreneur ou un confrère.
Surévaluer le stock à fait artificiellement apparaitre du bénéfice fictif les années précédentes, qui a été fiscalisé ce qui a permit d’améliorer le bilan pour berner un repreneur, pourtant il ne vaut rien… c’est un jeu de dupes.
Ne pas avoir trop d’amortissements en cours, sinon la valeur des biens non amortis, va se transformer en bénéfice pour la dernière année d’exercice, et s’il n’y a pas de trésorerie personnelle suffisante, cela va rendre la situation impossible et peut amener à travailler quelques années de plus.

Toutes les dettes fiscales (impôts et taxes, TVA) et les dettes sociales (Ursaff) vont devenir exigibles et être à payer rapidement, cela peut être trop lourd pour celui qui n’a rien provisionné.

Ce n’est pas compliqué, mais il faut prévoir le départ en retraite bien à l’avance (2 à 3 ans au minimum), Un expert comptable peut-vous aider moyennant une juste rétribution, qui sera de l’argent bien utilisé pour pouvoir partir serein, au moment choisi.

Voilà bien une affaire qui devait finir « en queue de poisson » ,ces appareils affreusement bricolés finiront à la benne à ordure une fois leur utilisation sera passée de mode

« Charlestine cesse son activité »: tant mieux !

A +.

bjr,
quand toute l’activité d’une entreprise est basée sur un produit détourné de ses origines il n’y a rien à regretter! :blush:

Sympa, l’ambiance « fossoyeur ».
Sachez quand même qu’il y a des gens qui détournent des objets pour leur faire vivre un seconde vie : ça s’appelle du recyclage. Une bouteille en PET qui devient une veste en fourrure polaire, c’est du recyclage. Un tas de toles qui devient de l’acier autoobile, c’est du recyclage.
Vous détestiez Charlestine, soit. Mais ne généralisez pas, s’il vous plait.
Et de toutes façons, nos radios finiront à 99% à la benne un jour ou l’autre.
Michel

Recyclage?
J’ai un peu de mal à percevoir une démarche quelconque de recyclage, dans la modernisation de vieux postes.

Cela est pour moi, mais je me trompe peu être, un simple marché de niche qui corresponds apparemment à la demande d’une certaine clientèle.
C’est une entreprise à but tout à fait lucratif et ce n’est pas critiquable en soit. Le but d’une entreprise est très souvent d’enrichir son dirigeant.
Cette entreprise a réussi à surfer sur une mode, mais ce n’est pas une entreprise de recyclage ou de réemploi avec valorisation des vieux matériaux, cela n’enlève rien au savoir faire du fondateur qui a su créer une entreprise qui colle avec le marché.

Maintenant, si cela représente un marché de 600 postes par an, ce prélèvement dans le stock des vielles radios disponibles sur le marché n’est pas négligeable et c’est autant de postes qui ne seront pas remis en état par des collectionneurs.

Il reste quoi de la matière originale: la caisse en bois, qui n’est pas vraiment le plus polluant et qui a un bilan carbone faible.
Tout le reste qui représente au moins les 3/4 du poids total: l’acier, le cuivre, l’alu, les composés chimiques des condensateurs et des tubes, les plastiques, les isolants, la bakélite, rien ne reste pas dans le produit qui est revendu.
Toute la nouvelle électronique, (chinoise?) est-elle produite en respectant l’ensembles des règles environnementales?

A coté de cela, il y a des amoureux des vielles choses, des passionnées (voir intégristes) qui vont chercher à remettre en état des vielles radios pour préserver un patrimoine. Cela n’est bien sur que futilité, car au final la plupart des collections ne survivrons pas après la disparition de ceux qui les ont restaurées.

il n’est pas question de recyclage mais de tromperie!
il invente une histoire (fausse) sur un produit qu’il a modifié faisant passer tout ça pour une « évolution » alors qu’il s(agit d’un bricolage fait avec des éléments asiatiques et bon marché tout ça finalement pour se faire du pognon sur la crédulité de l’acheteur…

le plus génant ce n’est pas le travail effectué (car je suppose que ça fonctionne) mais la manière dont il est présenté pour justifier le prix (élevé)…

La question est toujours la même depuis des années. Dois ton faire fonctionner un poste radio-tsf comme autrefois ou bien le moderniser avec le digital, numérique, etc…!
Personnellement, je pense que le mieux et qu’il fonctionne comme il y a 80 ans ou plus ! Simplement, à nous de lui offrir une source de signal issue d’un émetteur en PO par exemple…

Bonjour. Sur leur site, ici
charlestine.fr/pages/pieces … -anciennes
il est bien précisé que …
« Nous donnons par exemple:
Le haut-parleur
Le transformateur
Les lampes
Le carton arrière
Tous ces éléments sont mis à disposition gratuitement des adhérents de l’association Radiofil »

L’association Radiofil ne pourrait-elle pas récupérer ce stock gratuitement (ou presque) et en faire don à ses adhérents lors d’une AG ?

Enfin parmi nous il y a ceux qui auront des avis totalement opposés aux passionnés qui par goûts veulent la pérennité de nos vieux appareils radio sans les saccager et les raviver et je m’assois sur les commentaires qui considèrent inutile ce travail … ?

Bonsoir,

Personne ne peut se réjouir d’une entreprise qui disparait ou qui va mal.
Le problème de cette société, c’est son activité qui ne correspond pas à notre vision de la radio et de sa conservation…

Ne me faites pas dire autre chose que ce que j’ai dit… C’est le caractère général de cette phrase que je conteste. Nombre d’entreprise détournent des produits en les recyclant sous une forme éloignée de celle d’origine. Et personne ne s’en plaindra.
@Roger : vous vous asseyez où vous voulez. Je suis aussi passionné que vous de vieilles radios, ce qui ne n’empêche pas d’être sur de leur destination finale, pour 90% d’entre elles : la benne.
Imaginez un instant vos enfants héritant une collection de plusieurs dizaines de radios …
Mais bon, on peut rêver …
Bien l’bonsoir.
Michel

« Le problème de cette société, c’est son activité qui ne correspond pas à notre vision de la radio et de sa conservation… »
Cela ne me semble pas être un problème pour l’entreprise, c’est plutôt le soucis pour certains collectionneurs.

Je ne pense pas que cette entreprise ait émis des critiques, vis à vis des valeurs des collectionneurs et de leurs manières de voir les choses.

Si encore les collections n’étaient composées que de quelques dizaines de radios.
Pour certains c’est plusieurs centaines et cela prends une place considérable.

Bonjour

c’est exact pour l’objet détourné de son usage primitif pour un autre usage, ma copine charlotte ,par exemple, détourne des carottes :laughing:

bonjour