Brault Fabro Audio

Bonjour,

Il semblerait que M. Brault aie produit un certain nombre d’amplificateurs sans contre réaction. Après une longue activité d’auteur et de vulgarisateur dans le domaine des basses fréquence, M Brault avait développé un propos clairement anti CR.

Quelqu’un connaitrait il les tenants et les aboutissants de cette histoire ? Et si des amplificateurs sont nés de cette théorie anti CR ?

Merci.

Bonsoir,

Effectivement, j’ai eu de longs échanges de correspondance avec M. BRAULT, au cours des années 80, au sujet d’amplis Hi-Fi à tubes.

Je suis très pris actuellement, mais il faudrait que je retrouve ses dernières lettres où il me parlait de ses amplis sans CR…

A suivre donc !

Amitiés à tous
Jean-Pierre

Bonjour,

A suivre effectivement ! Je suis assez intéressé de connaître les écrits de R. Brault à ce sujet, ô combien polémique dans le milieu de l’électronique appliquée à l’audio… :unamused:

En tous cas, il semble avoir commencé cette réflexion au début des années 80, car dans son ouvrage « Amplificateur Hi Fi à transistors » paru à la fin des années 70, il aborde bien « son dada » de la triphonie, mais ne dit mot des « méfaits » de la contre réaction…

Encore que… son article consacré à l’amplificateur LAFON (Toute la Radio n°56, Mars Avril 1958) est peut être à l’origine de son « hérésie ».

Bonjour,
Je suis également intéressé de connaitre l’avis de R Brault concernant les amplis à lampes sans CR.
J’ai relu l’article de Toute la radio, Mars avril 58, décrivant l’ampli R. Lafond sans CR mais surtout sans capacité de liaison, une sorte de Loftin White version Push-pull., et avec un déphasage auquel chacun des trois étages contribue. Une version à charge cathodique est ajoutée, toujours sans CR.
Dans son livre BF et HiFi, l’ampli type Lafon- sans d- est présenté, c’est une copie de la version TLR, toujours sans CR. Une version dite moderne est décrite plus loin et cette fois avec contre réaction.
Dans toute ces présentations, je n’ai pas identifié d’argument pour ou contre la CR.
Le livre de R.Brault sus-cité aborde un chapitre entier, N°6, sur la réaction et contre réaction, 43 pages de considérations. Ces dernières me sont toujours apparues comme favorables à la mise en place d’une CR dans les amplis.
IL est donc intéressant d’avoir un complément d’avis à travers les derniers écrits de l’auteur.
A suivre!

Bonjour,

M. Brault s’était prononcé sur des amplis sans contre réaction dans les numéros de Hi-Fi Stéréo de 1982 de janvier et de février avec un papier intitulé ‘’La puce à l’oreille ou le son des circuits électroniques’’.

Pareillement dans son dernier ouvrage Basse fréquence et Haute Fidélité de 1987 de Fabro Électronique le chapitre 10 est consacré à la réaction et contre réaction reprenant ces articles.

Dans ses notices sur ses chaînes triphoniques Optima Plus et suivantes il vantait les bienfaits de l’absence de contre réaction.

Interrogé sur des amplis à tubes sans contre réaction il ne m’a jamais répondu.

Pour ma part j’avais monté une paire d’amplis Lafon avec des triodes une paire qui ne m’a pas satisfait et plusieurs années après, à la mesure , je me suis rendu compte que les transfos de sortie quoique de mème référence et d’apparence se déclinaient en trois modèles avec un primaire de valeur différente et que j’avais donc eu deux exemplaires différents.

Dans la troisième édition figure un montage de ce type avec contre réaction et tubes EL86, ‘’version modernisée de l’amplificateur Lafon’’ page 753.

À suivre donc

Bonsoir,

Comme annoncé, j’ai retrouvé plusieurs courriers de Raymond BRAULT, où il me parle des méfaits de la contre-réaction, à l’aide de solides arguments.

La plus ancienne remonte à décembre 1980. La plus récente à novembre 1992.

« Si je devais réécrire « BASSE FRÉQUENCE ET HAUTE-FIDÉLITÉ », je devrais dire le contraire de ce que j’ai dit; mais la vérité d’aujourd’hui peut être l’erreur de demain et il faut savoir abandonner les idées fausses ».

Je pourrais adresser photocopie de certaines correspondances, si l’on m’en fait la demande par mail perso.
Je possède aussi la doc de ses amplis « TRIPHONIQUES » et « TRIPHODYNAMIQUES ». (à ne pas confondre avec notre Tryphon belge !!!).

Amitiés à tous
Jean-Pierre

Bonjour,

C’est jour de fête aujourd’hui ! :smiley: Vous allez recevoir pas mal de demandes. Peut être qu’une partie des documents sur les ensembles Triphoniques auraient vocation à enrichir ce post… :unamused:

Quoiqu’il en soit, on ne peut manquer de s’interroger sur le revirement de Brault quant à la CR. Il sortait de l’ESE, ce n’était pourtant pas un hurluberlu… Ni même Tryphon :laughing:

Bien que la « Contre-Réaction » théorique et pratique soit reconnue par tous depuis son introduction par BLACK dans les années 30, quelques voix dissidentes se sont fait entendre à partir des années 80.

Après avoir publié un ouvrage bien connu traitant de tous les aspects de la Haute-Fidélité, Monsieur Raymond BRAULT, ingénieur ESE, en prit le contre-pied avec un solide argumentaire.

Pour lui, la contre-réaction n’est explicable et applicable que pour des signaux RÉPÉTITIFS connus (sinus, triangle, carré), mais certainement pas pour des signaux musicaux essentiellement ALÉATOIRES !

Dans une de ses lettres, datée du 04 janvier 1981, il compare même l’action correctrice de la CR, à un goal qui arrêtera pratiquement tous les penalties tirés du même côté, mais qui sera incapable d’arrêter ceux tirés au hasard. L’image fait mouche !

Un ampli soumis à une forte CR, devra présenter un grand gain en boucle ouverte et son entrée sera donc saturée à chaque attaque. Bonjour les distorsions !

Mais soyons raisonnables !

La contre-réaction conserve quelques atouts :

  • Diminution des bruits de fond divers
  • Amortissement des haut-parleurs

si bien qu’il serait dommage de s’en priver complètement.

Pour ma part, mais toujours dans le domaine des tubes, je préconise la mise au point d’un ampli avec le minimum de défauts, puis l’application d’une CR modérée de 10 à 12 dß seulement, sur un petit nombre d’étages, les deux derniers en général.

Au diable alim stabilisée, 0,0001% de distorsion et facteur d’amortissement (inutile) de 100 !!!

Ensuite, à chacun de se faire sa propre opinion en fonction de ses moyens, de ses goûts et surtout…de ses oreilles !

Amitiés à tous
Jean-Pierre

Bonjour,
Après les propos rapportés par Mr Brault sur la contre réaction, j’aimerai connaître les arguments techniques que l’auteur avait présentées. Il a certainement des raisons qui vont au delà de l’image du goal !
En particulier:"Pour lui, la contre-réaction n’est explicable et applicable que pour des signaux RÉPÉTITIFS connus (sinus, triangle, carré), mais certainement pas pour des signaux musicaux essentiellement ALÉATOIRES ! mérite des explications.
En attendant…
Je souscrit complètement à la proposition de Jean Pierre sur la conception d’un ampli.
J’ajouterai qu’il faut éviter à tout prix une saturation quelconque dans la chaine directe entrée sortie. Lorsqu’un effet de saturation intervient, c’est comme si on ouvrait la boucle et la contre réaction n’y peut absolument rien si ce n’est accentuer les effets pervers.
Parmi les effets de saturation à éviter, il y a bien sur la grille des tubes de puissance rendues positives avec baisse du gain de l’étage d’attaque, charge intempestive du condensateur de liaison etc… Attaquer les tubes de puissance par un étage à grande résistance interne et faible capacité de courant expose dangereusement aux aléas de reproduction.
Donc peu de défauts dans les étage d’attaque, bonne linéarité, capacité à fournir le signal d’attaque supérieur à la polarisation de l’étage de puissance et ce sous faible impédance.
Bonsoir à tous

Sa prose est longue, étalée sur plusieurs années !

« La distorsion est un épouvantail à moineaux et un ampli sans contre-réaction avec 5% de distorsion, écrase à l’écoute, tous les amplis à 0,001% de distorsion mesurée, car ce qui fait la qualité du son, ce n’est pas la distorsion mesurée sur signal préfabriqué, mais celle qui existe sur un signal réel et qui est impossible à mesurer, dans l’état actuel des choses ! Je vous conseille de ne pas avoir trop foi dans la valeur de vos mesures, tout au moins pour ce qui est de leur incidence sur la qualité de reproduction » (Février 1986)

« Vous me demandez mon avis sur la distorsion, le débat est cornélien, car de quelle distorsion s’agit-il ? Il y a celle qu’on mesure avec un distorsiomètre ou avec un analyseur de spectre et puis la distorsion dynamique avec des signaux aléatoires qui est immesurable ! La première fait les beaux jours des intellectuels qui pensent que des appareils de mesures peuvent traduire une sensation humaine; peut-on juger de la valeur d’un tableau avec des cellules photoélectriques ? Ces mesures se faisant dans des conditions qui n’ont rien à voir avec la réalité, n’ont aucune valeur. Le système de correction de CR qui agit à contre-temps, fait qu’on applique du sirop sur une entorse et un liniment à celui qui tousse. Sans signal, un ampli à CR fonctionne en boucle ouverte avec un gain énorme qui fait que le moindre signal d’entrée sature l’ampli; la portion de signal de sortie ramenée à l’entré ouvre la porte d’entrée mais au signal qui suit celui qui a fourni l’information de correction. La saturation permanente et la contre-réaction à contre-temps sont la cause de la mauvaise qualité des amplis classiques qui sortent des puissances « bidon ». Puisque les amplis sans CR ne saturent pratiquement jamais, la dynamique peut parfaitement s’exprimer.
Chaque modification tendant à neutraliser un effet de CR se traduit immédiatement par une amélioration de la qualité sonore. Si on parle de la distorsion habituelle (celle qu’il est facile mais inutile de mesurer), je puis vous assurer que c’est un mythe savamment entretenu et qu’il n’y a aucune raison de se traumatiser à son sujet.
Je me soucie tellement peu de la distorsion des chaînes que je fabrique que, pour les régler, je ne me sers jamais de mon distorsiomètre !
J’ai toujours été un anti-conformiste, non pas par principe, mais parce que je suis, avant tout, un expérimentateur et que ce que je constatais ne collait pas avec ce qui se disait. On m’a pris pour un débile mental jusqu’au jour où on s’est aperçu que finalement, javais raison.
Continuez dans la voie que vous avez entreprise; elle vous apportera bien des satisfactions » (Novembre 1992)

En fait, j’avais initialement consulté Raymond BRAULT, au sujet d’une constatation très surprenante (encore inexpliquée à ce jour), concernant le niveau de DIM d’un ampli à tubes, que j’avais réussi à réduire considérablement, par un artifice expérimental surprenant de simplicité. Devrais-je le breveter (Chine comprise)…pour ma postérité ?

Amitiés à tous
Jean-Pierre

Bonjour à tous,

Depuis les années 80, on s’est rendu compte des méfaits de la CR, et on applique les principes suivants : gain en boucle ouverte limité, et CR à taux limité, ce qui permet de bénéficier des bienfaits de la CR : linéarisation de la Bp et diminution de l’impédance de sortie, tout en limitant ses inconvénients, à savoir la saturation de l’étage d’entrée.

Un ampli à tubes sans CR est bien entendu envisageable, mais le problème va être la forte impédance de sortie, néfaste sur beaucoup d’enceintes ou de HP. Une solution pourrait être pour ce type de montage une sortie cathodique (push-pull avec branchement du TS sur les cathodes), mais complication des étages driver (swing important).

On peut envisager un compromis : l’étage de sortie à charge répartie employé sur les Audio-Resaerch D76 par exemple : prise 4 ohms à la masse, et rebouclage des cathodes des tubes de sortie sur les prises 0 et 16 ohms.

Bien cordialement. Jean-Marc
D76A_schematic (2).jpg

Egalement sur sur des forums concurrents, la correction différentielle employée à la place de la CR : les utilisateurs en disent beaucoup de bien…

C’est pourquoi je reste fidèle au push-pull de triodes, qui présente une impédance de sortie relativement faible !
Et sur des HP bien amortis par les puissants aimants actuels, un FA élevé n’est plus nécessaire.

De plus, avec un push de triodes, annulation des harmoniques paires et absence d’impaires, si pas surchargées.

Quant à la puissance de sortie RÉELLEMENT nécessaire « at home », le problème ne se pose pas !

Amitiés à tous
Jean-Pierre

Bonjour à tous,
Bonjour Jean-Pierre,

J’ai essayé de mon côité plusieur solutions de push-pull :

Le push-pull de pentodes ou push-pull ultra-linéaire : très typé « tubes ».

Le push-pull de pseudo-triodes (relier G2 à l’anode) : c’est franchement mieux, on constate que les HP sont mieux tenus, et la mesure montre une impédance de sortie plus faible, au détriment d’une perte de puissance.

La solution Audio-Research à charge répartie, avec un TS à prises 4, 8 et 16 ohms : l’ampli devient très neutre, les HP sont vraiment bien tenus, et c’est à l’écoute la solution que je préfère…

Amicalement. Jean-Marc

Effectivement, c’est une solution intermédiaire, déjà utilisée chez MAC-INTOSH, chez QUAD, chez LUXMAN et quelques autres…

Mais bonjour les « complications » au niveau du transfo de sortie !!!

Alors qu’avec un push de triodes, un peu de soin suffira.

C’est sûr, c’est au détriment de la puissance ! Mais comme déjà dit, point trop n’en faut…

Amitiés à tous
Jean-Pierre

Bonjour à tous,
Bonjour Jean-Pierre,

Avec Mac Intosh c’est vrai : les demi primaires sont bobinés 2 à 2 en spires jointives ! Avec Quad également, des enroulements spécifiques de cathode.

Avec la solution Audio-Research, un simple transfo de soryie à prises secondaires 0, 4, 8 et 16 ohms convient : la prise 4 ohms est la moitié en tension de la prise 16 ohms. On relie donc la prise 4 ohms à la masse du montage, et on utilise les prises 0 et 16 ohms pour le rebouclage croisé des cathodes, il n’y a pas plus simple…

Bien entendu, on utilise les prises secondaires normalement pour le branchement des HP : 0-4 ou 0-8 ou 0-16 ohms. On se moque complètement que ce soit la prise 4 ohms qui soit relié à la masse du montage au lieu de la prise 0 : les câbles de HP sont complètement indépendants de la masse des différents éléments de la chaîne !

Bien amicalement. Jean-Marc

Avec ce système effectivement très simple (déjà pratiqué par le français Lorie dans les années 30 !), le facteur de CR est faible et participe donc peu à l’efficacité du dispositif de CR.

Mais c’est mieux que rien, sans complications pour le transfo de sortie, tout en réalisant une charge cathodique partielle, diminuant l’impédance de sortie.

D’ailleurs Audio-Research la complète par une boucle de CR classique.

Mais là, on s’éloigne du débat AVEC ou SANS CR, ouvert par R. BRAULT (et d’autres). That is the question…

Amitiés à tous
Jean-Pierre

La CR, c’est comme le sel, une pincée, pas plus 8)

Yves

Pas tant que ça : avec des amplis sans CR, il est interessant d’abaisser l’impédance de sortie et de linéariser les étages, en particulier l’étage de sortie, d’où la proposition de la charge répartie !

Jean-Pierre propose une autre voie : le push-pull de triodes, qui abaisse effectivement l’impédance de sortie.

Bien cordialement. Jean-Marc

Tout à fait d’accord, Jean-Marc !

Mais attention de ne pas tomber dans le « piège » de la charge cathodique totale (CR de 100% sur l’étage de sortie), où le remède est pire que le mal…

Amitiés à tous et bonnes écoutes !
Jean-Pierre