Le filament est bon à l'ohmètre...

….Filament bon à l’ohmètre….ce qui ne signifie rien, ou presque, vu que ‘la chose’ en a quatre…et que s’il n’en reste qu’un cela fait désordre
….Le tube est muni d’un certificat de garantie…ben voyons…allégation tout aussi fallacieuse que l’état du filament….compte tenu de sa date de naissance, 1926, on peut penser que la Maison LOEWE va rechigner à honorer ladite garantie…
Après une négociation digne de chameliers pour une poignée de dattes, le 3NFW changeant de mains il restait à connaître son état de santé.

Les lampemètres habituels ignorant l’objet, on peut contourner l’obstacle
Le patient, resté muet après l’avoir mis dans un récepteur R533, a la place d’un autre en bon état …a été allongé sur une table d’opération munie de force instruments de torture genre ‘pinces crocodile’…voltmètre…sources d’alimentation variées…

En premier bien évidemment, le filament….alimenté par une tension continue il consomme 0,66 ampère sous 2 volts…0,83 ampère sous 3 volts…0,90 ampère sous 3,5 volts….0,97 ampère sous 4 volts, cette dernière valeur étant le ‘nominal’ du tube.
Pour aller plus avant, une évaluation des diverses triodes…

Triodes de sortie…avec Vp 150 volts , Vg 0 volt…un misérable courant plaques de 1 milliampère… !..
A noter, ce courant passe à 2 mA en augmentant le chauffage à 4,3 volts
On est très loin du courant annoncé pour un tube en bon état, une vingtaine de milliampères avec -20 volts grilles…ceci indiquant que le tube est, si non totalement hors service, du moins inutilisable en amplification ‘de puissance’….tout n’est pas perdu….

Avant de vérifier l’état des autres triodes, il faut mettre à la masse la broche latérale reliée à leurs cathodes (chauffage indirect…)
Première triode…avec Vp 150 volts on obtient 1,3 mA avec Vg 0 volt
Le courant passant à 750 µA avec Vg -1 volt…. la variation Ip/Vg est ‘rapide’, ce qui, a défaut d’être précis, montre que la grille est opérationnelle
Pour cette mesure, la tension est directement appliquée a la plaque, reliée au centre de la base, donc sans passer par le point commun aux deux premières triodes …la seconde triode ne faussant pas la mesure compte tenu de son très faible courant (voir ci-dessous)
A titre indicatif la résistance entre plaque de la première triode et la haute tension est de 1,1 mégohm….1,5 mégohm pour une autre 3NFW…

Seconde triode…sous 150 volts et Vg 0 volt on a…17 µa… !..
Toutefois ce très faible courant est a rapprocher des caractéristiques données sur un site consacré aux tubes Loewe…0,003 mA….de plus, selon une note sur le 3NFW, la résistance en série avec la HT serait de 9 mégohms pour cette triode…durant cet essai la première triode a été polarisée a -9 volts, ce qui la bloque, afin d’éviter de perturber la mesure de la deuxième triode.
L’action de la polarisation vis a vis du courant plaque est normale, voir ci-dessous
Le courant des deux premières triodes étant quasiment identique à celui relevé sur un tube en bon état…l’espoir renaît…

Essai en ‘amplification BF’…( !)…avec sortie sur un casque ‘Sopos’ (environ 1000 ohms)…HT 150 volts…grilles des triodes de sortie à la masse…grille de la première triode ‘en l’air’
Le tube oscille en BF avec 0 volt sur la grille de la deuxième triode, l’oscillation cessant en passant a -3 volts…il reste alors une oscillation en touchant la connexion de la première grille… Cet essai, même sommaire, montre que les résistances et condensateurs internes sont opérationnels.
Partant de cette approche, il reste a vérifier si le tube est néanmoins utilisable pour une réception ‘au casque’…rien de plus facile…remplacer le tube du récepteur R533 par celui en essai, avec en sortie un casque HS30 muni de son transformateur (sécurité vis-à-vis de la HT)….……essai concluant, le niveau BF est excellent, le tube est donc ‘bon pour le service’….
Reste a définir le service en question…a priori une détectrice a réaction…du genre Reinartz comme le R533, mais dans la version des premiers récepteurs LOEWE… OE433 (sans circuit de réaction car prévu pour réception des stations locales) ou encore RO433 (plus sensible, étant muni d’une détectrice a réaction)….y a plus k……
Compte tenu du signal présent sur les GO une simple détectrice, sans réaction, fera l’affaire pour peu qu’elle soit alimentée par une antenne digne de ce nom….tant vaut l’antenne, tant……
Donc en route pour une version ‘maison’ du OE333, doté d’une 3NFW au lieu de la 3NF originelle….
Sauf qu’il manque quelque chose de rigoureusement introuvable…le support du tube…au mieux il en reste sur l’épave d’un récepteur…pour lequel le propriétaire a réalisé un ‘ersatz’ dans l’attente d’une hypothétique 3NFW….
Qu’a cela ne tienne……on fait ‘maison’…avec un peu de circuit imprimé, les lames des connexions de piles plates 4,5 volts…un ressort de coupleur de piles 1,5 volt…un collier de fixation de gros condensateurs, revu et corrigé pour ressembler un peu a un support de RL12T15 avec son ergot latéral….…
Dans le même ordre d’idée…les bobinages…si, à l’époque, la vogue était aux selfs en ‘nids d’abeilles’, la réalisation de ‘fonds de paniers’ a été une saine occupation.
Reste a assembler le total dans un châssis…réduit a sa plus simple expression vu le peu de composants concernés…un condensateur variable, le logement du support 3NFW et…le transformateur de sortie…qui justifie sa présence pour éviter le passage indésirable d’un courant continu dans les enroulements du casque, ainsi qu’une éventuelle tension, tout aussi indésirable sur la tête de l’opérateur…
Un petit rescapé des ‘surplus’, prévu pour des utilisations sous 400 périodes, a perdu un peu de son tour de taille pour se glisser dans les 15 millimètres d’épaisseur du contreplaqué réalisant le châssis….le résultat étant auditivement acceptable, on ne chipotera pas sur l’adaptation d’impédance.
En réduisant la valeur de la ‘haute tension’ au strict nécessaire on arrive à 500 µA de courant plaques total sous 55 volts….

Au final, la réception de ce qui reste des GO est encore très bonne….
F2FORécepteur  3NFW.JPGRécepteur  3NFW.JPGSupport 4.JPG

Jolie réalisation. Je ne connaissais pas ces tubes exotiques.

Bonjour,

une belle realisation , mais ces premier tubes « circuit integres » n’on pas eu de successeurs car trop peu fiables et souffraient de degasage internes.

Quoi que bien plus tard sur la fin des tubes on a vu re apparaitre ce concept avec les compactrons.
Mais il n’y avait ni resistances ni condensateurs a l’interieur

Remy