Voici d’autres images, cette fois avec ébénisterie.
C’est l’occasion de revenir sur ce fameux filtre dont je pense avoir compris l’intérêt.
Je ne suis pas calé en colorimétrie mais comme l’avait suggéré Jean-Marc, il s’agit bien d’une histoire de couleur complémentaire. Sauf que ce n’est pas au niveau de la luminosité bleutée produite par le tube que le filtre est destiné à agir, c’est plutôt sur celle réfléchie par la surface interne de l’écran.
Je veux parlé de la couleur gris/verte de la substance luminescence visible à travers la verrerie frontale du tube, dont la réflexion de la lumière incidente ( produite par le soleil ou une lampe par ex.) sera alors plus particulièrement bloqué par ce filtre violet.
Le résultat, des noirs plus profonds et une image plus contrastée à l’intérieur une pièce très ensoleillée.
A l’usage, je trouve ce filtre vraiment très intéressant, l’image est vraiment très douce et reposante pour la vue dans l’obscurité, beaucoup moins fade en pleine lumière.
Juste un bémol, il vaut mieux que le rendement lumineux du tube cathodique soit optimum si l’on veut obtenir une image assez éclatante et compenser ainsi la perte obtenue par la filtration. Alors gare à l’usure prématurée du cathoscope…
Petit comparatif, avec ou sans filtre :
Pour information, ce modèle était donc équipé de la version longue distance de la platine FI et la facture mentionne la barrette du rotacteur au canal de Bourges.
Ce téléviseur serait le premier à avoir fonctionné à Niort en 1957, au moment ou l’émetteur de Melle Maisonnay n’était pas encore construit. Donc rien d’étonnant concernant cet équipement d’autant plus qu’il était possible d’y adjoindre un préamplificateur d’antenne optionnel.
A cette époque Niort n’était donc pas encore desservie et la réception de l’émetteur de Bourges ne devait certainement pas être évidente, c’était déjà du DX TV !
J’ai également retrouvé une facture du 11-9-1958 pour une barrette canal 2 Limoges et une autre du 10 -11-1958 pour le canal 7 ( futur Maisonnay ?).
En conclusion, je dois dire que j’ai été surpris par la qualité d’ensemble de ce téléviseur, tant par sa fabrication robuste et soignée que par les performances et l’image produite.
Certes, aucun raffinement technique n’est présent (CAG, comparateur de phase, antiparasites image, etc…) comme sur les appareils de marque tel que PHILIPS ou La Voix de son Maitre par exemple, mais pour le prix et pour peu que le kit fut correctement monté il n’avait pas grand-chose à leur envier, avec le plaisir et la satisfaction de la réussite en plus.
Alors un grand bravo à CIBOT.
Belle restauration !
Je pense que le trucage en trichromie RVB sera du plus bel effet, qui plus est avec le rendu du secam.
Notre ami Mannix54 a sorti le greffon Gimp permettant de passer de RVB <-----> YDbDr.
J’ai essayé ce plugin, et je trouve que les couleurs ainsi obtenues sont moins « agressives » que celles en RVB pur.
Merci.
Oui, il y a un léger sur-balayage, accentué par le fait que j’ai du réduire la luminosité et le contrast pour la photo.
Pas vraiment méchant, d’autant plus que la THT atteint péniblement les 12KV.
Vu l’absence de régulation il était courant d’avoir un excès de largeur et de hauteur, pas visible au premier abord contrairement au manque.
Je n’ai pas trouvé de données sur la conso, probablement 150/200w environ.
Je vous remercie beaucoup de ce rappel à mes souvenirs que je vous adresse un peu plus loin, pour le prix, imaginez les sacrifices à faire pour ce payer tout ça…en 1957, comme employé P.T.T, comme télégraphiste je gagnais : 24000 anciens francs par mois, mon frère peut être le double !
Voici ce petit article que j’a adressé à Radiofil il y a déjà fort longtemps et qui paraîtra peut être un de ces jours ?
On m’a transmis d’autres documents intéressants concernant ce téléviseurs.
Tout d’abord, en complément voici quelques articles d’époque concernant l’arrivée de la télévision dans les Deux-Sèvres et la construction de l’émetteur de Melles Maisonnais.
Merci au passage à Jean-Pierre pour son beau témoignage. Ils ont du être assez nombreux ces constructeurs amateurs à réaliser leur propre téléviseur étant donné le prix très élevés des appareils neufs. Cela peut paraître totalement surréaliste et impensable aujourd’hui, à l’heure du banal écran plat ……
En petit témoignage historique de cette glorieuse époque, des photos de capture d’écran prises par le constructeur amateur lui-même.
Passionné également par la photographie (d’ailleurs propriétaire de son propre labo de développement) il n’a pas manqué d’immortaliser quelques scènes télévisuelles. Voici donc un petit florilège d’émissions d’époque, probablement prises juste après l’achèvement du téléviseur.
Les photos n’étaient ni datées ni légendées, je compte donc sur la perspicacité des membres du forum ( surtout les doyens) afin d’identifier les différents personnages et émissions.
Images intéressantes et émouvantes !
On voit que ce n’était pas de la réception à courte distance étant donné le bruit et même un peu de moirage sur certaines images.
Savez vous si c’était la réception de Bourges, de Limoges ou de Niort ?
NB: nous n’avions pas encore la télévision à l’époque, mes parents ne s’y sont résolus qu’en 1961.
En l’espace d’un an, entre 1949 et 1950, le nombre « officiel » (car il devait bien y’avoir bon nombre de non-déclarés !) de tv a décuplé, malgré l’effort financier que cela représentait à cette époque.
Comment expliquer ce paradoxe, bien que l’on soit en plein dans ce que l’on appelle les 30 glorieuses ?