Re
moi pas comprendre, je vous mets sous les yeux des preuves de débordement de radio locales et vous parlez de discourt pugnace.
Il n’y a rien de pugnace, j’amène des preuves.
Comme vous êtes gentil et que je vous aime bien je vous mets l’article complet de libération.
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Accueil / Médias
La mort d’un flic, pas une «bonne nouvelle». L’animateur de Skyrock, qui s’était réjoui à l’antenne, devra indemniser la famille.
par Sylvie BRIET
publié le 13 septembre 1995 à 8h22
En début de séance, la XVIIe chambre correctionnelle ne comptait
hier qu’une spectatrice anonyme: la fille d’un policier, qui avait entendu le 3 janvier dernier les propos de Jicé, l’animateur, se réjouissant de la mort d’un flic sur l’antenne de Skyrock. «J’étais très en colère, je leur ai téléphoné, ils m’ont dit que je n’avais pas le sens de l’humour.» Elle croyait venir à l’audience (qui avait eu lieu le 27 juin), elle est repartie très déçue après un jugement expédié en deux minutes. François Meunier, alias Jicé, accusé d’«apologie de crime», a été déchargé de toute condamnation pénale, mais condamné à des amendes sur le plan civil. Pierre Bellanger, le patron de la radio, poursuivi pour complicité (il lui était reproché d’avoir mis son animateur en situation de commettre un délit), a été mis hors de cause.
C’est donc une fois de plus l’animateur seul qui paye pour ces «dérapages» de la bande FM. Le 3 janvier dernier, après l’annonce dans un flash de la mort de Georges Janvier, policier niçois, Jicé avait déclaré par quatre fois: «Ceci dit, y’a un flic qui est mort et ça c’est plutôt une bonne nouvelle.» Malgré des excuses publiques sur l’antenne, le CSA avait décidé de suspendre la radio pour une journée. L’animateur fut licencié. Les membres de la famille du policier et trois syndicats de police, le SIPN (Syndicat indépendant de la police nationale), la Fasp (Fédération autonome des syndicats de police) et la FPIP (Fédération professionnelle indépendante de la police) ont porté l’affaire au tribunal et se sont constitués partie civile.
De là à répondre à l’accusation d’«apologie de crime» il y avait plus d’un pas, que Jicé, qui semblait effondré hier après le verdict, ne pensait sans doute pas franchir un jour. Les policiers, si. «C’est un problème de qualification juridique des faits, dit un avocat du SIPN, il n’y avait que deux voies possibles: provocation ou apologie. Dans la mesure où l’animateur répétait C’est une bonne nouvelle, il y avait incitation à la mort de policiers.»
«Cette incrimination est rarement utilisée, remarque le défenseur de Jicé, Me Thierry Lévy. Elle l’a été dans des cas très différents, qui concernent par exemple l’apologie de crime nazi. On est évidemment loin de ça. Dans le flash d’information qui précédait, il y avait peu d’éléments sur la fusillade. Si l’animateur ignorait qu’il y avait eu crime, on ne pouvait l’accuser de l’encourager.» Argumentation que poursuit Me Didier Parr, avocat de Pierre Bellanger, «il s’agissait d’un constat passif un flic est mort , mais il n’y a ni glorification ni approbation d’un comportement criminel».
Le juge a estimé que Jicé connaissait les circonstances de la mort du policier, et ponctue sa décision d’arguments très moralisateurs. Il est un «sujet qui ne supporte ni raillerie, ni dérision: la mort d’autrui, d’autant qu’elle intervient dans des circonstances dramatiques, et frappe un policier dans l’accomplissement de son devoir (…). L’âge du public, sa grande vulnérabilité (…), l’opposition, déjà très répandue, à tout ce qui peut représenter les institutions établies telles que la police, auraient dû conduire le prévenu à prendre conscience de ses responsabilités à l’égard de ses auditeurs».
En revanche, pour la responsablitité de Pierre Bellanger, les juges ont suivi les arguments de ses défenseurs. «L’émission avait lieu en direct, à 6h30 du matin, il n’avait pas les moyens de rectifier le tir immédiatement. La complicité suppose un acte positif», explique Me Mario Stasi.
Quant au débat sur le recrutement des animateurs, ou sur leur «inculture», Pierre Bellanger affirme «revendiquer le choix de cet animateur. En dix ans de fonctionnement, nous avons eu deux ou trois mises en demeure sur quatre-vingt-sept mille six cents heures d’antenne. Le procès sur la compétence des jeunes animateurs est fait par ceux qui méprisent la nouvelle génération et la musique».
Jicé devra payer 25.000 francs de dommages et intérêts à la famille du policier, un franc symbolique aux syndicats de policiers et faire publier sa condamnation par deux quotidiens nationaux et un quotidien régional.