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L’industrie se prépare à une fin d’année florissante pour ce format.
L’engouement pour les disques vinyle est tel que l’industrie de la musique craint que les capacités de production ne suivent pas toujours. Stéphane Le Tavernier, la patron de Sony Music en France, estime avoir bien préparé son groupe, mais il prévient qu’il « vaut mieux avoir anticipé le phénomène » dès aujourd’hui. « La mise en avant des vinyles dans les points de vente va être très importante cette année, on va donc passer rapidement de pas grand chose à beaucoup de disques à mettre en rayon, poursuit-il. Or les délais de fabrication sont plus longs que pour le CD. »
Olivier Nusse, le patron d’Universal Music en France, était inquiet en début d’été quant aux capacités de production sur ce marché. Il estime aujourd’hui que le problème « a été en grande partie résolu ».
Mieux vaut anticiper
Alban Pingeot, le PDG de la société française MPO, est bien placé pour connaître la vigueur de la demande. Son usine de Villaines-La-Juhel, en Mayenne, est celle qui presse le plus de vinyles en Europe : 12 millions par an. Pour lui, « si les labels ne se sont pas préparés, il auront des problèmes : c’est déjà arrivé. » Il confirme qu’il faut dix semaines pour se faire livrer sa pile de disques d’un album donné, contre une semaine pour l’équivalent en CD. Une machine ne produit que 1.700 vinyles par jour, contre 30.000 CD, explique-t-il. Créé en 1957 et n’ayant jamais cessé de produire des vinyles ce qui lui a permis de conserver son savoir-faire, MPO a augmenté ses capacités de production de 30 en 2016 et compte encore les accroître de 15 l’an prochain. Ses commandes ont bondi de 48 en chiffre d'affaires au cours des douze derniers mois (et de 30 en volume).
Les jeunes séduits
MPO est le seul fabricant de vinyles à grande échelle en France . Plus petits que lui, deux fabricants, un tchèque et un allemand, alimentent aussi le marché. « Les usines sont très vétustes aux Etats-Unis », explique Alban Pingeot. Plus de 30 % de la capacité de production européenne est exportée aux Etats-Unis, selon MPO.
Le rebond du vinyle date de 2012 environ et a été tiré d’abord par les pays anglo-saxons. Certains estiment que la moitié de ceux qui sont achetés ne sont pas écoutés. Mais le phénomène n’est pas seulement nostalgique puisque la moitié sont achetés par des moins de 35 ans. Pour l’industrie du disque,les marges sont moins importantes que dans le format CD, car les coûts de fabrication sont élevés. Les revenus du vinyle sont en tous cas supérieurs à ce que reverse YouTube aux maisons de disques.
Selon le Syndicat national des éditions phonographiques (SNEP), il s’est écoulé 629.000 vinyles au premier semestre, pour 8 millions d’euros de revenus, soit un doublement par rapport à l’an dernier. En extrapolant à partir de son échantillon, le SNEP estime que les ventes totales atteignent 1 million d’unités, pour 12 millions d’euros.
Cordialement